Maxim Haag
À toi, non à vous. Aux inconnues devenues connaissances. Ces mêmes connaissances redevenues inconnues. On se croise et l’on se perd. J’ignore qui tu es, mais je sais bien qui tu étais. On se connaît comme deux morts. Nos cadavres allongés là où l’on s’est quitté. Des reliques de nous-mêmes, prises dans une glace sécrétée par nos souvenirs. En fait, t’en souviens-tu ? Moi je m’en souviens. On s’en souvient. La chute de nos ponts qui n’ont pas su résister aux vents du changement. Je ne sais plus quel chemin prendre pour te croiser. Pour te dire ce que je n’ai pas osé dire, ce que j’ai oublié de te dire, ce que j’aurais voulu te dire, ce que je voudrais que tu me dises, ce que j’ai besoin de te dire, ce que nous avons besoin de vous dire.
