Emmy Crochetière-Turcotte
Nos exploits, talents et compétences se perdent dans le regard pervers d’autrui. Notre silence parle fort pour notre rage refoulée. Il est enfin temps de se défouler. Nous en avons assez de s’adapter, de s’oublier et de se priver pour ne pas provoquer. Ces yeux et ces langues qui prétendent nous décrire font fi de nos personnalités, de nos capacités, de notre intelligence, de nos goûts, de nos choix, de nos décisions et de notre intimité. Toutes ces précieuses qualités ne sont pas prises en compte dans une appréciation focalisée sur notre corps. Nous sommes catégorisées en regard de nos poitrines, ventres, chairs, fesses, hanches, cuisses, silhouettes, nez, bouches, cheveux et, pourquoi pas, nos pieds. Toutes ces attentes s’accumulent et hantent la réflexion de nos miroirs. Écoutez ce que vos regards et commentaires provoquent, échos assourdissant de votre manque de jugement. Réalisez-vous la portée de vos actions ? Nous sommes plus que votre regard.
