Alice Ross
Peau à peau
2024
Draps, peinture acrylique et oreillers
300 cm x 100 cm
Je n’ai pas d’enfant (encore). Mais je ressens l’envie de prendre soin de celleux que j’aime, d’agir un peu « comme leur mère », jusqu’à nier moi-même mes propres besoins, alors que rien ne me rend responsable de ces personnes.
La croyance en l’existence d’un instinct maternel naturalise la capacité de prendre soin des autres chez les fxmmes. Et si cet instinct ne serait pas plutôt une construction sociale découlant d’une éducation genrée ?
En tant que personne non-binaire qui sent le besoin de materner mes proches, je me retrouve interpellé×e par ces constructions. Si j’adhère à cette envie-fonction-contrainte, est-ce que je m’inscris automatiquement dans une lignée d’oppression qui restreint les fxmmes à n’être que des mères ? Pourtant, loin de moi l’envie d’encourager la normalisation de cette pression sociale qui mène souvent à l’épuisement physique et psychologique des fxmmes.
Je cherche plutôt à comprendre la relation unique entre « mère » et « enfant ».
à comprendre pourquoi le câlin de ma maman guérit tous mes bobos
Je cherche à créer un lieu de réconfort qui ne me demande aucun investissement affectif afin de critiquer cette pression de la maternité.
À toi et moi, de moi, j’offre,
une présence maternelle
un temps sans fin
un objet-structure-château-lieu de douceur
un dernier câlin-guérison-protection
avant d’affronter le violent monde extérieur
Une armure invisible,
qui provient d’un douillet contact peau-à-peau, de la mienne à la vôtre
inspire. je m’aime. expire. je t’aime. respire



